À l’aube de 2025, contracter un crédit immobilier s’avère exceptionnellement attractif grâce à des taux historiquement bas, une aubaine pour les emprunteurs désireux d’acquérir leur résidence principale ou secondaire. Pourtant, malgré ce contexte favorable sur les taux d’intérêt, une autre dépense vient souvent alourdir la charge financière : l’assurance emprunteur. Contrairement aux taux du prêt lui-même, qui fluctuent en fonction des politiques monétaires, le coût de cette assurance tend à rester fixe et devient une part toujours plus prégnante du financement global. Entre innovations législatives, renégociation stratégique et choix judicieux des garanties, de multiples leviers permettent désormais de diminuer significativement cette facture. Penchons-nous donc sur les moyens concrets de faire baisser ce poste de dépense souvent méconnu, mais déterminant pour le coût total d’un crédit immobilier.
Si les taux de crédit immobilier tournent autour de 1,29 % en moyenne toutes durées confondues, ce qui constitue un plancher historique selon l’observatoire Crédit Logement/CSA, la part de l’assurance emprunteur dans le coût global du crédit ne cesse de croître. Les simulations réalisées montrent ainsi qu’en 2011, elle représentait environ 13,35 % du coût total, pour atteindre près de 40 % à l’aube de 2025. Cette inflation relative s’explique simplement par le fait que les cotisations d’assurance restent stables, indépendamment des fluctuations des taux d’intérêt, et pèsent de plus en plus dans le budget global. Grâce à des dispositions légales comme les lois Hamon, Bourquin et Lemoine, les emprunteurs disposent aujourd’hui d’un cadre juridique puissant pour faire jouer la concurrence entre assureurs, adapter leurs garanties et ainsi alléger leur charge mensuelle sans compromettre leur protection.
Pourquoi l’assurance emprunteur représente une part importante du coût total du crédit immobilier en 2025
Alors que les taux d’intérêt des crédits immobiliers atteignent des niveaux historiquement bas, autour de 1,29 %, l’assurance emprunteur demeure une constante, un poids financier incontournable qui ne diminue pas automatiquement. Cette situation génère une part croissante que représente l’assurance dans le coût total du prêt. Cette part peut atteindre jusqu’à 40 %, un chiffre révélateur des enjeux auxquels sont confrontés les emprunteurs.
L’assurance emprunteur est une garantie exigée par la banque pour couvrir le risque de non-remboursement en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité de travail de l’emprunteur. Elle prend en charge tout ou partie du capital restant dû. Le montant de ses primes est fixé indépendamment des fluctuations des taux d’intérêt, ce qui explique pourquoi cette charge reste constante, alors même que les taux de crédit fondent.
Voici quelques explications clés :
- Indépendance vis-à-vis des taux : Le coût de l’assurance ne dépend pas des politiques monétaires, ni des taux directeurs, mais du profil médical et du niveau de couverture souscrits.
- Part croissante de l’assurance : Comme les intérêts bancaires diminuent, la part relative des primes d’assurance dans le coût global s’élève mécaniquement.
- Options et garanties variées : Les primes peuvent varier selon le type de contrat (groupe ou individuel), le profil de l’emprunteur (âge, santé, profession) et le taux d’assurance initialement négocié.
Examinons les chiffres issus de simulations réalisées par des courtiers tels que CAFPI :
| Année | Taux de crédit (%) | Coût intérêts (€) | Taux assurance (%) | Coût assurance (€) | Part de l’assurance dans le coût total (%) |
|---|---|---|---|---|---|
| 2011 | 4,00 | 113 000 | 0,35 | 17 500 | 13,35 |
| 2015 | 2,00 | 53 500 | 0,35 | 17 500 | 24,70 |
| 2025 | 1,29 | 26 000 (estimé) | 0,35 | 17 500 | 40,00 (estimé) |
Ce constat incite à s’intéresser de près aux modalités permettant de réduire le coût de cette assurance emprunteur, un levier désormais accessible grâce à une évolution législative progressive et un marché concurrentiel avec de nombreux acteurs comme Maif, Macif, Axa, Generali, Crédit Agricole Assurances, CNP Assurances, BNP Paribas Cardif, MMA, Allianz ou encore Swiss Life.
Comment les lois Hamon, Bourquin et Lemoine facilitent la renégociation de l’assurance emprunteur
Ces dernières années, plusieurs réformes ont bouleversé le marché de l’assurance emprunteur, donnant aux emprunteurs des possibilités inédites pour alléger leur facture.
La loi Hamon : une résiliation facilitée la première année
Promulguée en 2014, la loi Hamon permet à l’emprunteur de résilier son contrat d’assurance emprunteur dans un délai de douze mois après la signature du prêt. Avant cette réforme, l’assurance emprunteur était souvent imposée par la banque tout au long de la durée du crédit. Désormais, il est possible durant cette période initiale d’opérer un changement, à condition que le nouveau contrat offre des garanties équivalentes.
L’amendement Bourquin : un droit à la résiliation annuelle
À partir de 2018, le sénateur Martial Bourquin a introduit une avancée majeure en autorisant la résiliation annuelle à la date anniversaire du contrat. Cette mesure offre une flexibilité supplémentaire aux emprunteurs leur permettant de revoir régulièrement les conditions de leur assurance et de profiter, le cas échéant, de tarifs plus avantageux sur le marché.
La loi Lemoine : la résiliation possible à tout moment sans frais
En 2022, la loi Lemoine est venue simplifier encore davantage les démarches. Elle autorise la résiliation à tout instant, sans frais, sans justification, et même pour des crédits contractés depuis de nombreuses années. Cette réforme remet réellement le pouvoir entre les mains des emprunteurs, car elle supprime les contraintes associées aux dates d’échéance annuelles ou à la période initiale. Seule condition : la souscription d’un nouveau contrat d’assurance présentant au moins les mêmes garanties que le contrat initial.
- Résiliation libre à tout moment, en respectant l’équivalence de garanties
- Supprime le questionnaire de santé pour certains prêts inférieurs à 200 000 € restants et pour les emprunteurs de moins de 60 ans
- Extension du droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer et de l’hépatite C (5 ans après traitement)
L’ensemble de ces mesures se traduit par une dynamique accrue de la concurrence entre assureurs institutionnels et mutualistes tels que Maif, Macif, Generali, Axa ou encore Crédit Agricole Assurances. Cette concurrence se ressent fortement sur les tarifs ainsi que sur la qualité du service et la souplesse des garanties proposées.

Les stratégies efficaces pour faire baisser le coût de votre assurance emprunteur
Pour réduire ses mensualités et alléger le coût global de son crédit immobilier, plusieurs pistes existent, certaines plus simples à mettre en œuvre que d’autres.
1. Déléguer son assurance et comparer les offres du marché
L’assurance groupe proposée par votre banque n’est pas la seule option disponible. En optant pour une délégation d’assurance, vous faites jouer la concurrence et pouvez accéder à des tarifs plus attractifs, parfois jusqu’à deux fois moins élevés, surtout si vous êtes jeune, en bonne santé et non-fumeur. Les assureurs spécialisés, tels que Swiss Life, MMA ou BNP Paribas Cardif, offrent des contrats individuels plus adaptés au profil de l’emprunteur.
2. Négocier la quotité et les garanties selon votre situation
La quotité correspond à la part du capital assurée sur la tête de l’emprunteur. Par défaut, elle est souvent fixée à 100%, mais peut être réduite selon la composition familiale et la couverture souhaitée, ce qui diminue le coût de la prime. Il est également possible d’ajuster certaines garanties inutiles à sa situation professionnelle, par exemple en supprimant la garantie perte d’emploi si vous êtes fonctionnaire.
3. Anticiper et revoir régulièrement son contrat
Les nouvelles lois facilitent la renégociation à tout moment. Profitez-en pour recalculer l’impact de la prime sur votre budget, notamment après un changement de situation professionnelle, matrimoniale ou de santé. Un contrat initialement adapté peut devenir sur-assuré ou au contraire insuffisant, générant des dépenses inutiles ou des risques.
Voici un tableau récapitulatif des axes pour alléger la facture :
| Possibilité | Avantage | Exemple | Impact sur le coût |
|---|---|---|---|
| Délégation assurance | Tarifs souvent plus bas sur mesure | Jeune emprunteur en bonne santé | Économies jusqu’à 30% sur la prime |
| Réduction quotité | Moins à assurer, coût réduit | Couple assurant à 50% chacun | Réduction proportionnelle à la quotité |
| Suppression garanties inutiles | Pas de paiements pour garanties non nécessaires | Exclusion perte d’emploi pour fonctionnaire | Diminution notable de la prime |
| Renégociation régulière | Alignement sur profil et marché | Changement de profession ou situation familiale | Réduction des coûts sur la durée du prêt |
Les étapes clés pour renégocier et changer d’assurance emprunteur sans erreur
Une démarche bien préparée augmente grandement les chances d’obtenir une acceptation rapide et sans encombre de la banque.
Analyser votre contrat actuel et identifier les garanties nécessaires
Avant toute chose, consultez votre contrat actuel ainsi que la fiche standardisée d’information (FSI) remise lors de la souscription. Cette fiche permet d’identifier les garanties minimales exigées par votre banque (décès, PTIA, invalidité, incapacité). Il est primordial de vérifier que le nouveau contrat garantisse au moins ce niveau d’équivalence. Certains établissements comme BNP Paribas Cardif ou Crédit Agricole Assurances publient ces critères sur leur site.
Comparer les devis et offres des principaux assureurs
Demandez plusieurs simulations auprès d’assureurs de renom (Axa, Generali, Maif, Macif, Allianz) ou via un courtier. Prenez soin d’évaluer :
- Le coût total sur la durée restante de votre crédit
- L’étendue et la pertinence des garanties
- Les exclusions spécifiques et les délais de carence
- La prise en charge en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité
Constituer un dossier complet et envoyer votre demande à la banque
Une fois le meilleur contrat sélectionné, remplissez soigneusement le questionnaire de santé si nécessaire, et préparez le dossier :
- Conditions générales et particulières du nouveau contrat
- Certificat d’adhésion
- Attestation d’équivalence de garanties
Envoyez votre demande par lettre recommandée avec accusé de réception à votre banque. Conservez toutes les preuves d’envoi.
Suivre la réponse de la banque et gérer d’éventuels refus
La banque dispose de 10 jours ouvrés pour répondre. En cas d’acceptation, vous signez un avenant au contrat de prêt. Si votre demande est refusée, la banque doit justifier précisément son rejet. En cas de contestation, adressez une réclamation au service client, puis au médiateur bancaire.
| Étape | Actions clés | Conseils pratiques |
|---|---|---|
| Analyse du contrat | Lire fiche standardisée, vérifier garanties | Notez les garanties essentielles et exclusions |
| Comparaison d’offres | Recueillir devis, comparer tarifs et garanties | Privilégier contrat adapté à votre profil |
| Préparation dossier | Remplir questionnaire santé, réunir documents | Vérifiez que tout est complet avant envoi |
| Envoi et suivi | Lettre recommandée avec AR, garder trace | Respectez les délais pour éviter refus |
| Réponse de la banque | Valider avenant ou contester refus par écrit | Conservez copies des échanges |
Quels sont les gains possibles en renégociant son assurance emprunteur ? Des exemples concrets
Les gains potentiels découlent principalement de la baisse du Taux Annuel Effectif d’Assurance (TAEA), qui peut varier fortement selon le type de contrat et le profil de l’emprunteur.
Le TAEA, essentiel pour comparer les offres, est un indicateur qui exprime le coût annuel de l’assurance rapporté au capital emprunté. La différence entre un contrat groupe classique et un contrat individuel personnalisé peut atteindre 0,20 % voire 0,30 %, ce qui sur un prêt de plusieurs centaines de milliers d’euros représente une économie significative.
Voici quelques exemples issus de simulations réalistes :
| Profil | Capital restant dû (€) | Durée restante (années) | Taux initial (%) | Nouveau taux (%) | Économies estimées (€) |
|---|---|---|---|---|---|
| Emprunteur 35 ans | 250 000 | 20 | 0,35 | 0,15 | 10 000 |
| Emprunteur 45 ans | 150 000 | 15 | 0,45 | 0,25 | 4 500 |
| Emprunteur 55 ans | 120 000 | 10 | 0,60 | 0,40 | 2 400 |
Pour calculer vos économies personnelles, il suffit de relever le taux actuel de votre assurance emprunteur (en TAEA), puis de comparer ce taux avec les propositions alternatives, en tenant compte du nombre de mensualités restantes. La différence de prime mensuelle multipliée par ces mensualités vous donnera le montant approximatif des gains.
Exemple concret d’économies sur 20 ans
Un couple souscrit un prêt immobilier de 250 000 € à 35 ans avec une prime d’assurance à 0,35 %. Après analyse du marché et renégociation, ils obtiennent un nouveau contrat à 0,15 %. La différence de prime mensuelle représente environ 20 €. Multipliez cette somme par 240 mensualités (20 ans), cela génère une économie totale de près de 4 800 €. Si l’écart est plus important, les économies se chiffrent aisément en dizaine de milliers d’euros.
Pour conclure
Renégocier son assurance emprunteur est devenu, grâce aux évolutions législatives récentes, une opération qui combine simplicité et rentabilité. En tenant compte des garanties, de la quotité et des particularités du profil emprunteur, il est possible de faire croître son pouvoir d’achat de manière considérable sur la durée du prêt immobilier. L’aide de courtiers et la comparaison entre assureurs comme MMA, Axa ou Generali sont des alliés précieux dans cette démarche.
Peut-on changer d’assurance emprunteur à tout moment ?
Oui, grâce à la loi Lemoine, il est possible depuis 2022 de résilier son assurance emprunteur à tout moment et sans frais, à condition que le nouveau contrat offre des garanties équivalentes.
Quels sont les documents nécessaires pour changer d’assurance ?
Il faut fournir à la banque le contrat d’assurance, les conditions générales et particulières, l’attestation d’adhésion ainsi qu’une attestation d’équivalence des garanties.
Quel est l’avantage d’un contrat individuel par rapport à un contrat groupe ?
Le contrat individuel est personnalisé selon le profil de l’emprunteur (âge, état de santé) et propose souvent des tarifs plus compétitifs, surtout pour les jeunes emprunteurs en bonne santé.
Combien de temps la banque a-t-elle pour répondre à une demande de substitution ?
La banque dispose légalement de 10 jours ouvrés pour accepter ou refuser une demande de changement d’assurance emprunteur.
Qu’est-ce que l’équivalence des garanties en assurance emprunteur ?
C’est la condition selon laquelle le nouveau contrat doit offrir au moins les mêmes garanties que l’assurance initialement demandée par la banque pour être accepté.



